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Député wallon et de la Fédération Wallonie-Bruxelles

Maîtrise du français chez les futurs enseignants

M. Jean-Philippe Florent (Ecolo). – La presse titrait récemment que quatre futurs enseignants sur cinq ne maîtrisent pas la langue française au début de leur formation… De quoi soulever quelques inquiétudes.

Trois conditions devaient être réunies pour réussir le test qu’ont passé les enseignants en herbe: obtenir 60 % de réponses correctes à un questionnaire à choix multiples, atteindre 97 % de formes correctes dans l’argumentaire écrit et obtenir une évaluation d’au moins 50 % pour le contenu de cette production personnelle. L’épreuve n’étant pas obligatoire, quelque 70 % des étudiants ont pris part au test. C’est l’argumentaire qui a le plus mis en difficulté les participants, avec une réussite de 47 % sur la forme et de 34 % sur le fond. L’un dans l’autre, le taux de réussite descend à 21 % des étudiants…

La juste maîtrise de la langue française et son enseignement sont importants et pertinents. Je ne tiens pas à le minimiser. Cependant, je tiens à relativiser le titre un peu alarmiste que nous avons pu découvrir dans la presse. Nous parlons des résultats d’un test effectué en début de cursus auprès d’étudiants de première année. On évalue ainsi des jeunes qui commencent seulement leurs études sur le niveau qui sera attendu d’eux en fin de cursus. Si cela peut soulever quelques questions sur le niveau de français des jeunes en fin d’enseignement secondaire, nous pouvons concevoir qu’il soit difficile, en début de cursus, de réussir un test pensé pour un niveau de diplômant.

Madame la Ministre, comment analysez-vous les résultats de ce test? Compte tenu de ces résultats, estimez-vous nécessaire de prendre des mesures visant à rehausser le niveau de maîtrise de la langue française en secondaire? Si oui, quelles pourraient-être ces mesures?

Réponse

Mme Caroline Désir, ministre de l’Éducation. – Le test facultatif de maîtrise de la langue française organisé en début de cursus auprès des étudiants futurs enseignants porte effectivement sur le niveau de maîtrise qui est attendu d’eux en fin de cursus. Par conséquent, il ne peut servir à éclairer le niveau des élèves au sortir de l’enseignement obligatoire. Il permet simplement de se faire une idée des compétences à atteindre pour passer du niveau d’un élève au terme de ses études secondaires à celui d’un enseignant. En tout état de cause, je me réjouis de constater que près de 50 % des étudiants maîtrisent très bien l’orthographe à l’entame de leurs études. Par ailleurs, dans le domaine du littérisme élevé, deux tiers d’entre eux ont démontré une compréhension fine d’un texte scientifique, et ce, en tout début de formation.

Jusqu’à présent, les travaux du groupe de travail post tronc commun ont essentiellement porté sur la structure et sur l’agencement des filières d’enseignement afin d’assurer, d’une part, la double transition entre le tronc commun et, d’autre part, la fin de l’enseignement obligatoire. Dès lors, les questions relatives à la certification et au périmètre des attendus en fin d’enseignement secondaire supérieur n’ont pas encore été abordées aussi précisément à ce stade. Dans le cadre du chantier n° 2 du Pacte pour un enseignement d’excellence dédié au tronc commun et conformément aux dispositions décrétales inscrites dans le Code de l’enseignement fondamental et de l’enseignement secondaire, nous poursuivons les réflexions relatives aux évaluations externes certificatives que représentent le certificat d’études de base (CEB) et le futur certificat du tronc commun.

Puisque les aspects relatifs aux épreuves externes ont été discutés lors de l’élaboration de la Déclaration de politique communautaire (DPC), le Code de l’enseignement fondamental et de l’enseignement secondaire ne prévoit pas d’épreuve externe certificative en fin de troisième année primaire. Des évaluations externes non certificatives sont néanmoins organisées en troisième et cinquième années afin d’informer les équipes éducatives quant aux acquis de leurs élèves à travers un diagnostic des difficultés rencontrées. Dans ce cadre, des pistes d’actions pédagogiques sont proposées sur www.enseignement.be et sur la plateforme e-classe.

Réplique

M. Jean-Philippe Florent (Ecolo). – Bien évidemment, personne ne nie l’importance d’une connaissance fine de la langue française dans le chef des futurs enseignants, quelle que soit la discipline qu’ils enseigneront. J’entends bien que ce test facultatif est passé par les étudiants en début de cursus et que cette «connaissance fine» et la manière de la mettre en pratique dans le cadre des apprentissages s’acquièrent au fil des études. Cela étant, le français constitue une matière de base dans notre enseignement et nous espérons donc une évolution positive et progressive des compétences à cet égard.

Date de la question parlementaire
Ministre
Caroline Désir