Aller au contenu principal
Député wallon et de la Fédération Wallonie-Bruxelles

Rues scolaires et l'accord de coopération relatif à l'éducation à l'environnement, à la nature et au développement durable

M. Jean-Philippe Florent (Ecolo). – Madame la Ministre, l’association Les Chercheurs d’air, qui milite pour améliorer la qualité de l’air, a sorti une étude permettant de mettre en avant le potentiel énorme des rues scolaires à Bruxelles. Selon cette association, 400 écoles pourraient facilement et rapidement bénéficier d’une rue scolaire.

Nous revenons sans cesse vers vous sur cette question parce que les bénéfices sont indéniables et nombreux: amélioration de la sécurité des enfants, accélération du transfert modal, diminution des accidents, amélioration de la qualité de l’air, entre autres. Il ressort des exemples sur le terrain que c’est dans les écoles où direction, corps professoral et associations de parents sont déterminés et volontaires que l’installation des rues scolaires réussit. Les écoles disposent donc d’un véritable levier d’action.

Cette question demande la collaboration des entités régionales avec la Fédération Wallonie-Bruxelles. C’est le cas également pour d’autres sujets sur lesquels nous revenons souvent, comme les cantines durables, l’école du dehors ou encore l’appel de nombreux enseignants à développer un enseignement à la hauteur de l’urgence climatique. Il s’agit de matières a priori fort différentes, mais elles ont au moins un grand point commun: elles requièrent une collaboration étroite entre les différents niveaux de pouvoir. Je pense à l’accord de coopération liant la Communauté française aux deux Régions.

Madame la Ministre, comment les directions et les associations de parents sontelles encouragées et outillées à la mise en œuvre d’une rue scolaire? Quelles impulsions sont-elles données à cette initiative, tant à Bruxelles qu’en Wallonie? Ne pourrait-on pas en faire une formidable impulsion pédagogique et de sécurité routière? Sans parler de la qualité de l’air autour des écoles.

Par rapport à l’accord de coopération, quel état des lieux pouvez-vous faire de cet outil juridique? Je vous communique ici l’un des messages centraux du Forum des Jeunes concernant l’éducation à l’environnement, daté de décembre 2022. D’après lui, il est urgent de prendre des mesures politiques fortes pour renforcer la place de l’éducation relative à l’environnement dans l’enseignement, depuis le plus jeune âge et de manière transversale. Comment cet accord de coopération peut-il être amélioré en vue de satisfaire cette demande? Où en sont les travaux autour de l’accord? Selon quel calendrier s’organisent-ils? Quelles perspectives pouvez-vous dessiner pour cet accord de coopération durant la prochaine législature?

Réponse

Mme Caroline Désir, ministre de l’Éducation. – Monsieur le Député, la thématique des rues scolaires est effectivement liée à l’éducation à la mobilité et à la sécurité routière (EMSR). Celle-ci a notamment pour objectif d’exercer les élèves à opérer les choix de mobilité les plus pertinents en fonction de leurs besoins, de leur contexte de vie et des enjeux sociaux et environnementaux de notre société. Cette préoccupation n’est pas neuve et a mené à la conclusion d’un accord de coopération en 2016 entre la Fédération Wallonie-Bruxelles, la Région wallonne et la Région de Bruxelles-Capitale.

Cette initiative est articulée entre les différentes administrations des Régions et l’Administration générale de l’enseignement (AGE). Elle vise à contribuer à la promotion, au soutien et à la mise en œuvre de projets visant l’EMSR dans les écoles. Chaque année, l’AGE édite à cette fin une circulaire reprenant les différentes initiatives et outils destinés à des séquences d’apprentissage avec leurs élèves. La circulaire rappelle également que l’EMSR peut développer des compétences et amener à une réflexion sur la notion de mobilité citoyenne.

Je souligne néanmoins que, si l’initiative peut venir des établissements scolaires, la création d’un projet de rues scolaires est du ressort du gestionnaire de voiries et nécessite une collaboration étroite avec tous les acteurs concernés – police, sociétés de transport, services de prévention, etc. –, même si cela est très rodé et très forcé par les Régions et les communes.

L’accord de coopération relatif à l’EMSR est l’outil spécifiquement adéquat pour garantir cet échange vivant d’informations et d’expériences. En vertu de cet accord, un comité de pilotage se concerte chaque année afin de définir les thématiques à diffuser. Pour ma part, il me semble essentiel de continuer à assurer un suivi qualitatif des initiatives des écoles. Pour cette raison, les synergies avec les Régions se doivent d’être poursuivies et promues, notamment grâce au site www.enseignement.be, dont la partie réservée à la mobilité et la sécurité routière a été revue.

Réplique

M. Jean-Philippe Florent (Ecolo). – Je vous rejoins sur un point, Madame la Ministre. Je pense que cet accord de coopération et les actions qu’il peut permettre de mener méritent de bénéficier d’une meilleure communication au sein des écoles.

Vous ne m’avez pas répondu sur l’avenir de cet accord lors de la prochaine législature. A-t-on déjà entamé un processus de réflexion qui permettrait de le promouvoir? Je pense que c’est un très bon accord, mais qu’il mérite d’être amélioré. Les acteurs de terrain, c’est-à-dire les associations en tout genre, partagent mon avis et se demandent ce que l’accord pourra encore nous apporter.

Date de la question parlementaire
Ministre
Caroline Désir