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Député wallon et de la Fédération Wallonie-Bruxelles

Réforme des rythmes scolaires journaliers

M. Jean-Philippe Florent (Ecolo). – Le ministre-président a récemment annoncé dans la presse vouloir remettre le sport au cœur de l’école. Pour ce faire, il faut repenser les rythmes scolaires journaliers d’après lui.

Cette réforme serait un très beau chantier, au moins aussi ambitieux que la réforme des rythmes annuels, même si – je le souligne d’emblée – il me semble erroné de restreindre la réflexion aux heures de sport. C’est bien davantage que la Fédération peut et doit proposer aux élèves pour leur bien-être et leur développement personnel. Je pense à du sport, bien sûr, mais aussi à des activités artistiques et culturelles ou à l’exploration de cours manuels allant de la cuisine à la soudure en passant par la robotique.

Madame la Ministre, je vous ai d’ailleurs interpellée sur ce sujet à plusieurs reprises, car je suis convaincu qu’une réforme de l’organisation journalière serait bénéfique aux enfants. La Fondation Roi Baudoin (FRB) avait d’ailleurs conclu, dans son étude de faisabilité de 2018, que la réforme des rythmes journaliers devait aller de pair avec la réforme des rythmes scolaires annuels.

Il y a un an, lorsque je vous interrogeais sur les conclusions de la dernière étude de la FRB, vous laissiez entendre qu’une telle réforme ne serait pas prévue dans le courant de la législature actuelle. Les propos du ministre-président, qui affiche une soudaine volonté d’avancer, viennent-ils changer la donne? Que manque-t-il pour avancer dans ce dossier?

À la suite de la cartographie des bonnes pratiques dessinée l’année passée par la FRB, vous annonciez travailler sur les critères de sélection d’un futur appel à projets destiné aux écoles de la Fédération Wallonie-Bruxelles, avec la ministre Linard. L’objectif était d’observer et d’évaluer les conditions de reproductibilité des bonnes pratiques et leurs effets à plus grande échelle. Où en êtes-vous dans la mise en œuvre de cet appel à projets? Est-il déjà possible d’en tirer des conclusions?

Réponse

Mme Caroline Désir, ministre de l’Éducation. – À la suite des échanges et des discussions avec la FRB, il est apparu que la formule par appels à projets n’était pas la voie la plus appropriée pour récolter les informations utiles en vue de dégager les conditions de faisabilité d’une future réforme des rythmes scolaires journaliers. La FRB a dès lors formulé des propositions alternatives et j’ai mandaté mon administration pour poursuivre le dialogue afin de les mener à terme.

S’il y a bien eu un peu de retard dans les échanges par rapport au planning initialement souhaité, celui-ci n’est pas pour autant préjudiciable au bon déroulement des prochaines étapes, dans la mesure où l’actuel gouvernement n’a pas l’intention de mener une réforme des rythmes journaliers. Je l’ai d’ailleurs annoncé assez tôt, au moment où nous avons instauré les rythmes annuels. Justement, nous voulons que cette législature serve à préparer le terrain pour les prochaines réformes.

Je resterai donc très attentive à l’évolution de ce dossier afin de laisser un maximum d’éléments au prochain gouvernement. Mon but est de lui permettre ainsi d’effectuer ses arbitrages et de se saisir de ce dossier. Il s’agit d’un «dossier de législature»: le prochain ministre de l’Éducation pourra, comme moi, bénéficier d’un rapport assez complet pour concrétiser cette réforme.

Réplique

M. Jean-Philippe Florent (Ecolo). – J’ai effectivement été un peu surpris par la sortie médiatique de M. Jeholet sur la réalisation d’une telle réforme sous cette législature.

J’observe un changement de méthodologie de la FRB, qui écarte la forme d’un appel à projets. Mais vous n’avez pas eu l’occasion de détailler ce que la FRB allait concrètement proposer: je reviendrai vers vous à travers une question écrite à ce sujet.

Comme vous, j’estime qu’il s’agit d’un «projet de législature»: les bases doivent être posées de manière sereine.

Date de la question parlementaire
Ministre
Caroline Désir