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Député wallon et de la Fédération Wallonie-Bruxelles

Harmonisation des calendriers scolaires

M. Jean-Philippe Florent (Ecolo). – Madame la Ministre, à l’aube des vacances d’été, trois partis flamands se sont positionnés en faveur d’une réforme des rythmes scolaires semblable à la nôtre: l’Open Vld, Vooruit et Groen. Ils se prononcent notamment en faveur d’une réduction de la durée des vacances d’été et plaident pour une harmonisation du calendrier scolaire flamand avec celui de la Fédération Wallonie-Bruxelles.

Une telle synchronisation serait bénéfique avant tout pour le bien-être des élèves flamands, pour les mêmes raisons qui ont incité la Fédération à mettre en œuvre la réforme, mais aussi pour l’organisation de nombreuses familles de part et d’autre de la frontière linguistique dont les enfants suivent des activités dans une autre Communauté. Je vous avais d’ailleurs interrogée sur la possibilité de créer une plateforme d’échange de bonnes volontés pour faire avancer la question.

De manière assez stupéfiante, le ministre flamand de l’Enseignement, Ben Weyts, a réagi et soutenu au Parlement flamand que le nombre de jours d’école en Communauté française avait diminué à la suite de la réforme des rythmes scolaires. Voilà bien le subtil ressort utilisé par le mandataire de la NV-A pour s’opposer à une réforme bénéfique pour les élèves et leurs apprentissages. Il sous-entend ainsi que les élèves francophones travailleraient moins. Vous avez corrigé cette allégation sur Twitter, mais le mal est fait! Pour le surplus, je laisse apprécier ce qu’un mensonge au Parlement représente pour un ministre de la NV-A: rien!

Les trois partis flamands favorables à une réforme ont-ils pris contact avec vos services? Des échanges entre Communautés ont-ils lieu sur les bienfaits de cette réforme pour lutter contre les inégalités scolaires? L’état des connaissances en neurosciences et en psychopédagogie est-il partagé par les responsables flamands?

Cette demande d’harmonisation avancée par trois partis flamands vous amène-telle à considérer la création d’une plateforme de discussion inter-communautaire, qui ne se limiterait pas au ministre de l’Enseignement dont nous connaissons la rigueur sur cette question?

Quel est néanmoins l’état d’avancement de votre concertation avec votre homologue flamand sur une potentielle harmonisation des calendriers? Des discussions sont-elles en cours?

Réponse

Mme Caroline Désir, ministre de l’Éducation. – La question de la synchronisation des calendriers scolaires entre les différentes Communautés est ouverte depuis le début de l’instruction de la réforme des rythmes scolaires, en ce compris pour ce qui est des situations des familles bruxelloises ou des enseignants dont les enfants fréquentent un autre système scolaire.

J’ai rencontré mes homologues lors de l’élaboration de la réforme et j’ai prévu une période transitoire pour faciliter l’alignement d’un maximum de semaines de congé dans le respect des principes de la réforme. Comme vous, Messieurs les Députés, j’ai suivi l’actualité flamande dans ce dossier et je me réjouis de l’intérêt porté à la réforme, et en particulier à ses bienfaits sur les conditions d’apprentissage des élèves.

Du reste, je suis toujours à la disposition de mes collègues des autres Communautés pour apporter toutes les informations utiles et chercher des convergences. J’ai tenu une série de rencontres formelles et informelles avec mes homologues, ainsi qu’avec d’autres hommes et femmes politiques, et je reste évidemment à la disposition de quiconque voudrait obtenir des informations sur la réforme.

Le débat vit actuellement en Flandre. La prochaine législature constituera certainement un moment majeur pour nous permettre à tous d’y voir plus clair. Pour le surplus, il me paraît surtout utile que les partis flamands poursuivent leurs délibérations et fassent évoluer les débats au sein de la société flamande. Je reste évidemment à disposition pour tout ce qui pourrait être fait pour améliorer la situation, mais je ne peux pas prendre de décision dans le champ d’une compétence qui n’est pas la mienne.

Réplique

M. Jean-Philippe Florent (Ecolo). – Si ce débat vit actuellement en Flandre, c’est clairement parce qu’une réforme a eu lieu du côté francophone. C’est évident et je le répète pour ceux qui pensaient qu’il fallait attendre qu’il se passe quelque chose de l’autre côté de la frontière linguistique pour agir nous-mêmes; il n’y aurait rien eu ni chez nous ni en Flandre. C’est donc une très bonne chose que des partis flamands s’emparent de la question et s’interrogent sur les bienfaits sur les apprentissages et la lutte contre les inégalités. Nous devons tous être des ambassadeurs de cette réforme: les députés du groupe Ecolo agissent en ce sens auprès de leurs homologues flamands. Ce n’est pas pour rien que Groen s’intéresse à la question.

Date de la question parlementaire
Ministre
Caroline Désir