Le retour des scolytes

Mme Tellier , Ministre de l’Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal. – Monsieur le Député, les attaques de scolytes sont une expression supplémentaire des conséquences des dérèglements climatiques sur notre forêt. En effet, les épicéas, affaiblis, ne parviennent plus à se défendre, d’autant plus qu’ils ne sont pas ou plus en station. Nous devons poursuivre nos efforts pour évoluer vers une forêt plus robuste et diversifiée. L’alerte lancée par l’Observatoire wallon de la santé des forêts est l’alerte « habituelle » lancée chaque année, lorsque les scolytes s’envolent. Il s’agit en effet d’une espèce endémique, c’est-à-dire présente en permanence sur notre territoire. Chaque année, cette espèce engendre des dégâts, mais bien moindres que ceux que nous avons connus entre 2018 et 2020. Aujourd’hui, la pullulation est heureusement en déclin. L’Observatoire wallon de la santé des forêts surveille en permanence les scolytes et incite, à juste titre, à la vigilance. Au moindre signe d’augmentation 2 inquiétante, un avertissement est lancé. Ainsi, au-delà des communications réalisées par l’Observatoire, d’autres mesures sont également en place. Si cela s’avère nécessaire, une intervention rapide sur les foyers détectés peut être réalisée. Les épicéas scolytés sont abattus et évacués dans la foulée. Il ne reste donc pas de volume à évacuer. Des procédures de vente spécifiques anticipées peuvent également être organisées. Elles permettent d’agir très rapidement en cas de détection de foyers. Comme je le dis souvent, on ne peut pas prédire l’avenir, mais on peut s’y préparer. Nous devons agir au maximum en amont pour assurer la résilience et la robustesse de nos forêts. Comme vous le savez, nous soutenons les propriétaires, privés comme publics, à régénérer leurs parcelles forestières. L’objectif du projet « Forêt résiliente » est de diversifier les essences au sein d’une même régénération en privilégiant des essences ou des variétés adaptées aux dérèglements climatiques et en s’appuyant notamment sur la régénération naturelle quand celle-ci est appropriée. Par ailleurs, plusieurs résolutions issues des Assises de la forêt visent également la nécessité de diversification de la composition et de la structure des peuplements forestiers. La réduction de la proportion de peuplements équiens monospécifiques à grande échelle est également envisagée. Plus structurellement, comme le prévoit le Code forestier des plantations, les plantations monospécifiques hors station sont interdites. En conclusion, les attaques de scolytes sont en baisse et c’est évidemment une très bonne nouvelle. Néanmoins, nous devons maintenir notre vigilance et continuer à préparer nos forêts aux impacts inévitables du dérèglement climatique.