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Député wallon et de la Fédération Wallonie-Bruxelles

Les pertes agricoles liées aux dérèglements climatiques

Monsieur le Ministre, encore une fois le climat et ses conséquences sur l’agriculture m’amènent à vous interpeller aujourd’hui. Cet été a été celui de tous les contrastes, l’été le plus chaud jamais enregistré au niveau planétaire avec des conséquences désastreuses, notamment dans le sud de l’Europe – des sécheresses, des feux de forêt et même des pluies assez terribles pour les habitants d’abord, mais aussi pour l’agriculture. En Wallonie, les conséquences, sans être modérées, ont été moins catastrophiques. On a d’abord eu une période fortement sèche jusqu’à la mi-juillet puis une longue période de pluies qui a pu avoir des conséquences sur certaines récoltes, notamment les moissons de céréales, certaines ont été couchées et ont germé. C’est ainsi que la présidente de la FWA a alerté sur des pertes qui peuvent être importantes sur certaines spéculations. Vos services ont-ils aujourd’hui un suivi forcément partiel de la situation et de la production agricole en Wallonie ? De plus, j’ai des questions d’ordre plus général. Comment assurer la nécessaire évolution de notre agriculture vers plus de résilience, plus d’adaptation ? Comment accompagner les agricultrices et les agriculteurs qui seront confrontés à des questions vraiment très simples comme : quelles sont les récoltes que je peux encore viser l’année prochaine ? Comment garantir qu’ils aient un revenu malgré les aléas qui deviennent de plus en plus complexes ? La Région wallonne pourra-t-elle se doter d’un système assurantiel multirisque climatique ? Si oui, dans quels délais ? Je vous remercie.

Réponse

M. Borsus , Ministre de l’Économie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l’Innovation, du Numérique, de l’Aménagement du territoire, de l’Agriculture, de l’IFAPME et des Centres de compétences. – Monsieur le Député, la saison que nous venons de connaître dans sa séquence estivale a été divisée en deux séquences. Il y a eu, d’une part, une séquence relativement chaude avec des perspectives et des effectivités de récolte tout à fait positives dans la première moitié de cette période ; d’autre part, après cette première période, des pluies abondantes ont généré un certain nombre de difficultés et de pertes. Au total, l’observation réalisée par mes services est qu’il y a, d’une part, des variations très fortes entre les moments des récoltes et, d’autre part, entre les localisations des emblavements sur le territoire wallon. Concernant la deuxième partie du moment des récoltes, on constate à la fois des pertes en termes de quantité, des phénomènes de germe et de qualité de production. 15 PW – Session 2023-2024 – CRI n° 1 – Séance plénière – Mercredi 6 septembre 2023 On estime cependant que la situation ne correspond pas à la définition du Fonds des calamités en ce qui concerne son cadre légal. Les pertes sont de 20 % à 30 %, mais elles sont localisées et, dans certains cas, en fonction du moment de la récolte, elles sont de bien moindre importance. Suivant les informations dont je dispose à ce stade, on n’est donc pas dans une situation dont l’ampleur ou le caractère exceptionnel justifierait d’activer le Fonds des calamités. Un certain nombre de communes ont activé les commissions de constat de manière à faire entrer en vigueur le dispositif fiscal en ce qui concerne l’enregistrement de ces pertes. Par ailleurs, à propos d’un certain nombre de pratiques culturales en vue de s’adapter à ces variations extrêmement importantes que nous enregistrons, nous accompagnons, avec notre centre de recherches, un certain nombre de travaux visant à identifier de nouvelles essences et de nouvelles pratiques culturales. En outre, un travail important de monitoring et de communication est mené à destination des agriculteurs. Enfin, le Plan stratégique wallon de la Politique agricole commune a inclus une série de dispositions dans le détail desquelles le temps qui m’est chichement compté ne me permet pas d’entrer de façon suffisamment détaillée, nonobstant notre passion collective pour ce sujet.

Réplique

Je vous remercie pour ces éléments de réponse. Il y a localement des pertes allant de 20 à 30 %, mais pas de situation qui impliquerait l’activation du Fonds des calamités. C’est dire si les agriculteurs qui font face à ces cas particuliers risquent d’être démunis. Le temps qui vous a été chichement consacré ne vous a pas non plus permis de répondre à la question sur l’assurance multirisque. J’y reviendrai très certainement lors d’une prochaine commission parce que je pense que c’est l’une – et pas la seule – des réponses que notre Région peut proposer aux agriculteurs.

Date de la question parlementaire
Ministre
Willy Borsus

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