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Député wallon et de la Fédération Wallonie-Bruxelles

L'augmentation du nombre de sites protégés en Wallonie

Madame la Ministre, qu’il s’agisse de réserves naturelles domaniales ou agréées, de réserves forestières, de zones humides d’intérêt biologique, de cavités souterraines d’intérêt scientifique ou encore de réserves intégrales en forêt, la protection d’espaces spécifiques permet de maintenir en Wallonie des noyaux d’habitats et de populations qui favorisent un redéploiement des espèces. Actuellement, 1,6 % du territoire wallon est ainsi protégé. Selon les années, les superficies de sites naturels protégés désignés varient. En moyenne, sur la période 1990-2022, un peu plus de 674 hectares ont été désignés chaque année, avec une accélération notable sur la dernière décennie et surtout depuis 2020. L’objectif actuel est d’atteindre 5 % de territoire protégé en Wallonie d’ici 2030, tel qu’annoncé dans la stratégie Biodiversité 360°. Le Plan de relance de la Wallonie prévoit de renforcer ce réseau ainsi que le maillage entre les aires protégées. C’est une ambition importante. La restauration de la nature et de la biodiversité est au cœur des enjeux environnementaux actuels. L’objectif de 5 % fixé pour 2030 est-il en passe d’être atteint ? Suivons-nous la trajectoire qui nous y mène ? La récente reconnaissance de nouvelles réserves naturelles ou l’extension de réserves naturelles existantes entre-t-elle dans cette dynamique ? Je citerai par exemple le projet Nassonia qui est un projet de cogestion de la forêt domaniale Saint-Michel-Freyr, la réserve naturelle « Rouge Poncé et Saint-Michel » dont la partie reconnue en réserve naturelle se voit aujourd’hui étendue de plus de 641 hectares, permettant de créer une des plus grandes réserves naturelles domaniales largement forestières en Wallonie, avec près de 800 hectares de zones forestières sous statut de protection. L’augmentation visible de la désignation de zone protégée depuis 2020 peut-elle tenir d’année en année ? En quelle mesure la loi de restauration de la nature votée au Parlement européen viendra-t-elle soutenir cette ambition wallonne ? Où en est la cartographie wallonne des surfaces sous statut de protection ?

Réponse

Mme Tellier , Ministre de l’Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal. – Monsieur le Député, en début de législature, le Gouvernement s’est fixé l’objectif ambitieux de créer 1 000 hectares de réserves naturelles chaque année. Ce réseau de réserves naturelles et d’espaces protégés doit permettre ainsi aux espèces et aux milieux les plus rares et les plus sensibles de se redéployer. Ces espaces apportent des bénéfices importants, que ce soit au niveau de la nature, du bien-être des Wallonnes et Wallons, mais encore de l’attractivité de l’écotourisme. Ces espaces sont bénéfiques pour l’environnement et la qualité de toutes et tous. En effet, 1 098 hectares ont vu le jour en 2020 ; 1 016 hectares en 2021 ; 1 553 hectares en 2022 et encore 1 594 hectares en 2023. Les hectares de 2023 concernent 47 nouvelles réserves naturelles et 32 extensions de réserves existantes qui participent à cette dynamique ; vous avez cité le projet Nassonia qui en fait partie. Nous contribuons à l’objectif ambitieux de 5 % de territoire protégé en 2030. La trajectoire actuelle devra être maintenue et même renforcée encore sous les prochaines législatures. J’ai travaillé en ce sens en débloquant des moyens importants dans le cadre du Plan national pour la reprise et la résilience et dans le cadre du Plan de relance de la Wallonie. Les espaces agricoles sont aussi concernés. Certaines réserves sont gérées par des agriculteurs par fauchage et/ou pâturage afin de préserver les milieux ouverts. Ce processus participe au développement d’une agriculture plus respectueuse de l’environnement, mais aussi à un développement d’intérêt pour les agriculteurs eux-mêmes qui tirent de nombreux profits de cette gestion. 17 PW – Session 2023-2024 – CRIC n° 81 – Environnement – Mardi 9 janvier 2024 En conclusion, vous savez que nous avons également complété ce réseau de réserves naturelles par d’autres projets, notamment les deux parcs nationaux – 50 000 hectares à eux seuls – qui viennent s’ajouter. On n’est pas sur la même catégorie de protection, mais on est sur une catégorie d’aires protégées également. Il est important de le signaler. Vous pourrez constater que la Wallonie ne fait aucune pause dans ses efforts pour préserver et conserver la nature. La création de plus de 5 000 hectares de réserves naturelles sur le territoire au cours de cette législature en témoigne. C’est plus qu’au cours de la décennie 2009-2019 où seulement 4 551 hectares avaient été reconnus en 10 ans. On a fait l’équivalent, même davantage, en l’espace d’une législature. En faisant alliance avec la nature, nous nous protégeons et nous nous protégerons des phénomènes comme les inondations, les sécheresses qui, on le sait, sont malheureusement amenées à se répéter à cause des dérèglements climatiques. La nature est ainsi notre meilleure alliée, notre meilleure assurance vie aussi face à ces défis climatiques.

Réplique

Merci pour cette réponse. Très clairement, on observe une accélération de tempo, depuis le début de la législature, pour la protection d’espaces naturels en Wallonie. Vous avez rappelé les chiffres, je ne vais pas les répéter. Vous avez également dit – je pense que c’est essentiel – qu’il ne s’agit pas uniquement d’enjeux écologiques, ils le sont évidemment. Le renforcement des bénéfices écosystémiques profitent à toutes et tous, mais il s’agit aussi d’enjeux d’écotourisme durable. En outre, il s’agit d’enjeux de valorisation économique pour les agriculteurs qui rentrent dans cette dynamique. Il y a un effet levier pour l’ensemble des activités qui peuvent tourner autour de ces espaces protégés. Enfin, les deux parcs nationaux sont éminemment positifs pour l’attractivité territoriale de ces deux espaces. La dynamique est d’ailleurs saluée aussi sur le terrain, je peux vous le dire.

Date de la question parlementaire
Ministre
Céline Tellier

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